Il était une fois Marianne, une jeune fille
qui rêvait d'une autre vie…

"Rien ne donne autant le sentiment de l'infini que la bêtise"

Des gens simples qui rêvent, qui s'aiment, qui souffrent, qui se trahissent …
La vie, tout simplement


Le père de Marianne est le propriétaire d'un magasin de jouets. Sous ses apparences de commerçant bon teint, il est en fait un père autoritaire et est un vrai tyran à la maison. Il n’hésitera pas à chasser sa fille enceinte.

Comme seules les apparences de moralité comptent, il n’hésite pas à fréquenter les bars de strip-tease. Et c’est là qu’un jour, par hasard, il tombe sur Marianne, dont c’est devenu le seul moyen de subsistance…

MARIANNE - On va très mal, le petit Léopold et moi

ROIMAGE - Quoi?! Léopold?! Mais Léopold, c’est moi! C'est un comble! Elle a donné mon nom à sa honte! Il ne manquait plus que ça! Terminé! La casse se paye! Terminé! Il se lève mais doit se rasseoir très vite.

MARIANNE - Mais tu as bu, papa

ROIMAGE - Pas de familiarités! Une bonne fois pour toutes, je ne suis pas ton papa! Et pas de familiarités, sinon... Mimant une gifle. Tu ferais mieux de penser à ta maman, que Dieu ait son âme! Les morts entendent tout!

MARIANNE - Si maman vivait encore

ROIMAGE - Ne mêle pas ta maman à ça, c'est compris! Si elle t'avait vue poser nue sur une scène... te livrer aux regards de la foule... Mais tu n'as même plus honte! Pouah!

MARIANNE - Non, je ne peux pas m'offrir ce luxe. Je gagne deux schillings par jour, ici. C'est pas beaucoup en comptant le petit Léopold... Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre? Tu ne m'as pas permis d'apprendre quoi que ce soit, pas même la gymnastique rythmique, tu ne m'as élevée que pour le mariage

ROIMAGE - Misérable créature, c'est de ma faute, maintenant !

MARIANNE - Écoute, papa

ROIMAGE l'interrompant. Je suis pas ton papa !

MARIANNE tapant du poing sur la table. Mais arrête! Bien sûr que tu es mon papa, qui d'autre !? Écoute-moi... Si ça continue comme ça, je ne peux pas gagner ma vie... je ne peux pas faire le trottoir, je ne le peux pas, j'ai déjà essayé mais je ne peux me donner qu'à un homme que j'aime de tout mon cœur... comme femme sans instruction, j'ai rien d'autre à donner... il ne me reste plus que le train.

ROIMAGE - Quel train?

MARIANNE - Le train. Qu'on prend pour partir. Je finirai par me jeter sous le train

ROIMAGE - Tiens! Il ne manquait plus que ça. Tu m'auras tout fait, alors... Espèce de saleté…

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