L’une fuit sa maison de retraite,
l’autre sa famille.
Louise Rocco et Marie-Hélène Remacle

L’essentiel est de fuir. Ces deux malaimées que tout oppose font du stop au même moment et au même endroit. D’abord concurrentes, elles vont peu à peu devenir des complices. Entre fou rire et tendresse, la bonne humeur contagieuse de ces héroïnes nous emmène sur le chemin de la vie.

Personne ne sait où elle est ma place!
Margot et Claude se la disputent, cette place au bord de la nationale. Il est trois heures du matin: les pouces levés, les deux femmes tentent leur chance. Les amateurs de stop pourront certifier qu’à moins d’avoir une bonne étoile, en cette nuit d’été, les deux rivales n’iront pas bien loin… "Je joue ma vie ! – moi c’est du sérieux"... Elles finissent par avouer la raison de leur présence incongrue: Margot est partie après les 18 ans de sa fille, "20 ans de guerre des nerfs, 20 ans de résistance" ; et Claude fuit la vie moche et ennuyeuse des Glaïeuls, sa maison de retraite "où il ne pousse que des chrysanthèmes".


Christophe Duthuron est né en 1973. Après une licence de lettres, il suit les cours de Marianne Valéry et débute sa carrière en tant que comédien. Il monte en Lot et Garonne sa propre compagnie de théâtre, « Les inutiles », qu’il codirige de 1994 à 2000. La compagnie lui permet de jouer une vingtaine de pièces du répertoire (Hugo, Daudet, Guitry, Feydeau…) ou contemporaines (Mrozeck, Buzzati, Kobelli, Valery,…). Il interprète aussi quelques rôles au cinéma, notamment sous la direction d’Alain Minier (Oui papa, court métrage – 1993), de Pierre Richard (Droit dans le mur, 1997) et de Jean-Marc Peyreffite (The Passenger, court métrage, 2001).

Christophe Duthuron n’abandonne pas ses dons littéraires pour autant et poursuit un travail d’écriture en créant diverses pièces. Son répertoire d’auteur compte les spectacles Zavan toutes - 1993, Saint Isidore la gracieuse – 1994, - Les Inutiles – 1995, Sans danger pour la France – 1996, Mon papa – 1997, Zavan toutes seules – 1997, Comédies en un acte – 1998, Le Bonheur – 1999 et Tous des guignols – 2001.

En 2000, il intègre l’équipe d’Un Gars et Une Fille avec Jean Dujardin et Alexandra Lamy jusqu’en 2003 où la série obtient le 7 d’or de l’émission d’humour. En 2001, il commence également une collaboration avec l’humoriste Nicolas Canteloup. Il met en scène la pièce de Canteloup Scène d’entreprise en 2001 et, un an plus tard, il écrit pour lui la pièce Méfiez vous des imitations. Leur travail commun les mènera des entrepôts désaffectés de Ruffec jusqu’au Palais des Glaces en passant par le Trévise, l’Olympia, le Casino de Paris ou encore l’émission « Vivement Dimanche » de Michel Drucker sur France 2.

Christophe Duthuron continue de travailler pour la télévision, par exemple pour l’émission Fallait Pas de Michel Muller sur Canal +, ainsi qu’aux côtés de Patrick Sebastien devant la caméra mais aussi à l’écriture de l’émission de divertissement Intimes Convictions.

Au fil des années, il collabore à plusieurs reprises avec son ami l’acteur Pierre Richard. Ensemble, ils écrivent Pierre Richard au pays des soviets en 2001, Détournement de Mémoire en 2003 et Franchise postale en 2009. En 2006, Pierre Richard joue le père de Pierre Palmade dans la pièce Père et Fils. Un spectacle mis en scène et écrit (avec Palmade) par Christophe Duthuron.

Il travaille de nouveau avec Palmade sur Fugueuses en 2007. Retransmise en direct sur France 2 lors de sa dernière représentation au Théâtres des Variétés de Paris, Fugueuses connaît le plus grand record d’audience de l’histoire de la télévision française pour la diffusion d’une pièce de théâtre. Christophe Duthuron et Michel Boujenah travaillent ensemble à l’adaptation cinématographie du spectacle.

L’énorme succès rencontré avec Fugueuses poussera peut-être Christophe Duthuron et Pierre Palmade à entreprendre d’autres projets. Christophe semble en tout cas apprécier son partenaire puisqu’il a déclaré à son propos : « Je lui reconnais du génie. Il y a une telle évidence, une telle fluidité dans son travail ! Quand un mot ou une phrase lui résiste, il se jette, il recommence, jusqu’à ce qu’il atteigne l’évidence. Nous aspirons tous à une telle maîtrise. Lui, il y arrive ».

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