Un hymne à la tolérance et à la vie
servi par une magistrale interprétation
d’Itsik Elbaz et de Janine Godinas

Le chef d'oeuvre de Romain Gary, récompensé d'un Goncourt en 1975, est un hymne à l'amour, un éloge à la vie pour tous ceux qui pensent que quels que soient les aléas de l'existence, d'où qu'on soit, où qu'on aille, on a toujours la vie devant soi.


Le tissu urbain le plus ancien encore existant date de la fin du XIXe siècle. À cette époque, la population ouvrière augmente fortement notamment dans les faubourgs qui entouraient la ville et qui sont inclus dans son périmètre après 1860. Le nouveau tissu urbain est né sur un terrain précédemment cultivé en vignoble. Les parcelles ont d’ailleurs, encore aujourd'hui, une forme étroite et profonde, et sont disposées transversalement à la pente du terrain, selon la vieille orientation des vignobles.

L'habitat originel du faubourg est souvent caractérisé par sa mauvaise qualité générale. Une construction effectuée avec des matériaux peu coûteux en est à l'origine. Par la suite, le faible entretien apporté par les propriétaires, qui n'avaient pas de ressources suffisantes dans un quartier à tissu social traditionnellement défavorisé, n'a guère contribué à une bonne conservation.

La densification du quartier étant à son maximum, le mouvement immobilier de Belleville devient très faible, voire inexistant, pendant la première moitié du Xxe siècle. Ce ralentissement de la construction explique aussi les mauvaises conditions de conservation du quartier au début des années 1960.

La rénovation des années 1960-1970
L'année 1952 marque le début des opérations de rénovation urbaine menées par la ville de Paris. Différents îlots insalubres, identifiés dès 1909, font l'objet de vastes programmes d'aménagement. Les opérations de rénovation se feront en trois temps : le premier secteur sera rénové entre 1956 et 1965, le deuxième, le secteur "Couronnes", sera achevé à la fin des années 1960 et le "Nouveau Belleville" en 1975. L'impact sur le tissu urbain n'est pas négligeable. Le vieux bâti de cette zone était constitué d'immeubles de hauteurs variables entre 3 et 5 étages, desservi par des petites rues, des cours, des impasses et de multiples jardinets. L'opération d'aménagement a rasé presque complètement les îlots concernés. Dans le "Nouveau Belleville", la hauteur moyenne se situe entre 10 et 15 étages. Le vieux parcellaire est complètement effacé, les étroits passages sont transformés en amples allées et les barres et tours façonnent le paysage urbain du quartier. La multitude des petits espaces verts privés se mue en grand jardin collectif tel le grand parc dit "des Hauts de Belleville".

Les opérations des années 1980 et 1990

Un nouveau programme est conçu au début des années 1970. Il concerne deux autres îlots. La rénovation de ces deux îlots devait se faire sur le même principe que celle des îlots précédemment rénovés. Mais en 1977, la mairie de Paris change en profondeur ses options d'urbanisme. Le nouveau schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme vise désormais à défendre la fonction résidentielle, opte pour la réhabilitation du parc ancien de logements, prévoit de développer les espaces verts, etc. Il est notamment envisagé de conserver les immeubles existants qui ne sont pas trop dégradés. La voirie fait l'objet de quelques améliorations, mais en respectant l'ancien tracé. On cherche aussi à maintenir des fonctions économiques similaires, en prévoyant la réinstallation ou l'implantation d'activités industrielles et artisanales emblématiques du quartier.

Après 7 ans de lutte, Jean Tiberi décide en 1996 de revoir le projet en associant La Bellevilleuse. 18 mois de négociations permettent enfin d'aboutir à un compromis et le vote à l'unanimité par le Conseil de Paris en juin 1998 du nouveau projet. 80 % des immeubles ont été sauvés et les habitants relogés en totalité. Les constructions neuves (uniquement des logements sociaux) sont en harmonie avec les bâtiments anciens.

Aujourd'hui : un paysage urbain contrasté
Les rénovations successives, avec notamment la construction d'immeubles de grande taille en béton dans certaines zones, ont créé de forts contrastes paysagers dans le quartier. Dans le bas-Belleville, ces immeubles côtoient en effet des maisons faubouriennes et des immeubles de rapport, ainsi que de nombreux ateliers, des ruelles et des passages qui conservent la mémoire du double passé de Belleville, rural et ouvrier.

Depuis longtemps, le quartier Belleville-Ménilmontant est un quartier d'accueil pour migrants. Dès la fin de la guerre de 1914-1918, les premières vagues de migration peuvent être observées : Polonais, Arméniens et Juifs d'Europe centrale. Ces derniers souffrirent particulièrement pendant l'été 1942, lors des grandes rafles organisées conjointement par la police française et la Gestapo. Des rues complètes furent quasiment vidées de leurs habitants. À partir de 1950, plusieurs autres vagues d'immigration de la communauté juive tunisienne en font le premier quartier juif de Paris. Aussi dans les années 1960 le verlan s'est installé à Belleville. Aujourd'hui encore il reste une importante communauté juive de souche orientale. Dans les années 1960, ce sont les communautés maghrébines qui s'y installent. En juin 1968 éclatent des émeutes suite à un fait divers. Dans les années 1980, une importante communauté asiatique s'y implante, on y trouve de nombreux restaurants et associations ainsi que des magasins de produits chinois. Sur un plan économique et déjà depuis 1820, Belleville fut un quartier très industrieux avec d'innombrables petites entreprises industrielles et ateliers artisanaux. Ces métiers se trouvaient rassemblés par domaines d'activité : petits métiers de Paris, chaussures, habillement, maroquinerie, machines outils... Cette caractéristique fit de Belleville le premier quartier ouvrier et vit naître les tout premiers syndicats français (chapellerie, métallurgie, etc.). Depuis plus de trente ans, la vie artistique est très active. On y trouve de nombreux ateliers, et tous les ans, au mois de mai, un week-end portes ouvertes permet de les découvrir.

Un immense marché populaire occupe l'allée centrale du boulevard de Belleville, depuis la station de métro Belleville jusqu'à celle de Ménilmontant. Il s'y tient tous les mardis et vendredis matin.

Édith Piaf et Maurice Chevalier ont été les deux plus célèbres personnes nées et ayant vécu à Belleville. Ils incarnent une sorte d'image traditionnelle du titi ou de la môme parisienne. Le chanteur Eddy Mitchell, originaire de la Place des fêtes (Haut Belleville), évoque Belleville dans certaines de ces chansons : Nashville ou Belleville, La Dernière Séance, Et la voix d'Elvis, M'man…

(© Cahier pédagogique - Théâtre de Liège)

Retour à la page précédente