Une pendaison de crémaillère qui va dégénérer…
Une comédie familiale hilarante où mensonges, rivalités et adultères nous rappellent que les hommes sont (en général) plutôt lâches, et les femmes (souvent) impitoyables !
Éric Assous dépeint avec un trait d'humour grinçant et incisif les relations entre couples, entre hommes et femmes.
Les rapports hommes-femmes sont définitivement votre thème de prédilection…
C’est vrai, j’y suis attaché. Je décline en quelque sorte la conjugalité, ses aléas et ses corollaires. C’est un thème qui touche tout le monde et dont il y a beaucoup à raconter. En plus, j’ai une certaine légitimité à en parler, on peut même dire que je maîtrise le sujet : je suis resté marié vingt ans ! Plus sérieusement, ce qui me plaît, c’est de partager avec les spectateurs des choses qui font écho chez moi, en espérant qu’elles auront sur eux le même effet. Quand j'écris, c'est ce qui me vient le plus facilement. Les relations hommes-femmes génèrent des situations à la fois émouvantes et drôles dans lesquelles tout le monde se retrouve. Dans cent ans, on continuera à écrire des livres, des pièces et des films sur ce sujet.
Autour du noyau qu’est le couple, il ne faut pas oublier l’entourage au sens large. Je m’amuse du décalage qu’il existe entre la réalité d’un couple et l’image qu’il tente de renvoyer à ses amis…
Si ce n'est pas du vécu, où avez-vous puisé votre inspiration ?
J'aime ce qui sonne juste. Au début de mon travail de scénariste, je tentais de faire preuve d'imagination. Aujourd'hui, je m'appuie sur mes dons d'observation. Je regarde et j'écoute beaucoup. Je me suis servi de la vie amoureuse d'amis ou de simples connaissances pour écrire certaines scènes et créer quelques personnages.
Dans vos pièces, les hommes sont plutôt lâches et les femmes mènent la danse…
Mais c’est une réalité statistique ! (rires) Bien sûr, il existe des hommes cruels, des salopards finis. Mais en majorité, les hommes sont lâches. Les femmes au contraire, sont plus autonomes et plus volontaires. Quand je crée des personnages, il est absolument nécessaire que le spectateur puisse les identifier. Il doit se retrouver lui-même ou quelqu’un qu’il connaît. Et puis, quand on écrit, il est toujours plus amusant et plus drôle de montrer les défauts des gens plutôt que leurs qualités.
Pensez-vous vraiment que les femmes et les hommes soient de sexes très opposés ?
Cela ne fait aucun doute. Sans tomber dans des généralités réductrices, on observe que les femmes cherchent des relations durables, alors que les hommes sont plus facilement dans l'éphémère. C'est en tout cas vrai pour la génération des 40-50 ans. Mais il faudrait que je sois très présomptueux pour penser avoir répondu totalement à cette question....
Quel est l’ingrédient essentiel d’une bonne pièce ?
J’ai besoin d’une situation de départ forte qui puisse évoluer et rebondir. Je n’aime pas tout centrer sur les personnages. Il est très difficile de capter l’attention du spectateur pendant une heure et demie. Si ce dernier ne parvient pas à s’attacher à eux, il faut qu’il puisse au moins se raccrocher à une bonne intrigue. Un peu comme une enquête policière. On ressent moins les faiblesses d’une pièce quand on veut à tout prix en connaître le dénouement.
L’écriture théâtrale reste un exercice extrêmement difficile, bien plus, selon moi, que l’écriture d’un scénario par exemple. L’unité de temps, de lieu et d’action est une contrainte terrible. J’ai écrit beaucoup de pièces qui se sont arrêtées à la quarantième page car je ne savais plus comment m’en sortir. J’étais dans un cul-de-sac… Je n’ai pas l’angoisse de la page blanche, mais celle de la justesse et de l’efficacité.
Si « Les Hommes préfèrent mentir » est un vrai boulevard, le ton est plus grave dans « L’Illusion conjugale »…
La pièce se joue en effet sur un fil plus tendu. En l’écrivant, je souhaitais quelque chose de différent. J’étais plus dans la recherche d’une langue. Les personnages sont de fait beaucoup plus manipulateurs, ils vont plus loin dans leurs analyses. En ce sens, c’est quelque chose de plus ambitieux.
Vous avez écrit bon nombre de pièces radiophoniques… Est-ce cette expérience qui a aiguisé votre talent pour les dialogues ?
Quand j’ai commencé, on n’apprenait pas l’écriture dramatique. En tout cas, pas en France. J’ai fait toutes mes classes à la radio. Vingt-cinq minutes pour faire vivre une histoire, c’est très court. Il n’y a pas de place pour l’inutile. Cela a été très formateur pour moi. Au final, j’ai écrit plus de quatre-vingts pièces radiophoniques, avec des hauts et des bas. Quant aux petites phrases assassines, elles viennent facilement, presque naturellement, pendant la phase d’écriture. Mais je crois bien plus aux muses qu’à la grâce…