Nicole Malinconi vit à Namur. C'est sa fonction d'assistante sociale qui l'a amenée, en 1985, à écrire son premier livre, Hôpital silence, un témoignage bouleversant de ce que l'avortement en milieu hospitalier peut-être, mais surtout une écriture singulière dont Marguerite Duras écrivit : "Ce livre restera vivant dans la littérature". Elle obtint en 1993 le prix Rossel pour son roman Nous deux.
Nicole Malinconi est l'une des écritures majeures de la littérature belge contemporaine, une
des plus touchantes aussi.
Jamais Nicole Malinconi ne s’exprime en ces termes de constat ou de devoir. Loin de toute généralité tout autant que de la référence précise au documentaire, elle adopte le seul discours qui vaille pour rendre compte d’une telle réalité, le littéraire. Laisser les mots advenir, comme elle le dit souvent, c’est sa démarche. Ces mots qui sont la seule résistance au silence, au manque, à l’incertitude. Ces mots entendus, perclus, selon elle, bruts le plus souvent, qui entrainent la pensée, mais qu’il faut pourtant guider. Non pas en les enserrant dans une syntaxe complexe, guindée qui ne leur conviendrait guère par ce qu’elle imposerait de loi, mais qu’elle laisse aller, dans des énumérations parfois litaniques et qui s’insèrent tout naturellement dans des suites de présentatifs : c’est... il y a… Mais qu’on ne s’y trompe pas, cette écriture aux allures si simples est le fruit d’une décantation rigoureuse, d’un travail qui dénude la langue jusqu’à l’os pour ensuite recréer une parole inouïe.» Jeannine Paque, à propos du livre Elles quatre. Une adoption (2012) dans Le Carnet et les Instants, novembre 2012.