7.
1927 1943 - Difficultés

 8.3.
Un producteur:
la Theatre Guild

 8.4.2.
L'Oklahoma!
Un état américain

 8.4.4.
Comparaison avec le futur Oklahoma!

 8.5.
Rodgers et Hammerstein
avant le duo R&H

 9.
1943 1964 - Golden Age

Pièce «Green Grow the Lilacs» Theatre Guild - 1931 - © Musée de la ville de New York. 48.210.1771. Bibliothèque publique de New York.

Le 13 novembre 1930, la Theatre Guild a engagé la chanteuse country connue sous le nom de Daca pour choisir les chansons de la pièce Green Grow the Lilacs (). Certaines d’entre elles ont probablement aussi été suggérées par Woodward «Tex» Ritter, un «cow-boy chanteur» prometteur qui fera partie de la distribution originale. A cette équipe, il faut ajouter le musicien-compositeur Everett Cheatham (joueur de banjo). Riggs a affirmé vouloir éliminer les intrigues et actions trop conventionnelles, cherchant plutôt à «essayer de raconter de façon lumineuse les histoires les plus simples, avec une attention particulière portée aux humeurs et aux sentiments

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Franchot Tone (Curly McClain) & Helen Westley (Tante Eller Murphy).
© The New York Public Library Digital Collections. 1931. - Billy Rose Theatre Division, The New York Public Library

Dans cette conception, il a nommé les trois premières scènes – celles d’avant l’entracte – «Les Person­nages» et les trois dernières «La Pièce».

Dans la première scène, nous rencontrons quatre personnages… Curly McClain, un jeune et beau cow-boy, est à l'extérieur de la ferme des Williams en train de chanter une chanson. La vieille Tante Eller (qui se décrit elle-même plus tard comme chauve et avec une jambe de bois) l'entend et l'invite à l'intérieur. Après quelques chansons de plus et quelques bavardages joviaux, Curly dit à Tante Eller qu'il est venu inviter sa magnifique nièce, Laurey Williams, âgée de 18 ans, à une fête chez Old Man Peck. Mais à la grande déception de Curly, Laurey lui annonce qu'elle va déjà à la fête avec Jeeter, l'employé de la famille. Curly est d’autant plus déçu qu’il avait loué une automobile pour l’occasion.

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De g.àdr.: June Walker (Laurey), Ruth Chorpenning (Ado Annie),
Lee Strasberg (Ali Hakimun) et Helen Westley (Tante Eller Murphy)
© The New York Public Library Digital Collections. 1931. - Billy Rose Theatre Division, The New York Public Library

Dans la scène 2 (se déroulant dans la chambre de Laurey), nous rencontrons Ado Annie Carnes, une jeune fille plutôt simple et stupide, et aussi Ali Hakimun vendeur syrien exotique et opportuniste. Dans cette scène, Tante Eller aide Laurie à se préparer pour la fête et lui parle de Curly et de Jeeter, quand ils entendent un coup de feu depuis le fumoir.

La scène 3 se déroule en même temps que la scène 2. Jeeter et Curly jouent aux cartes dans le fumoir. Curly est comme à son habitude jovial, chantant des chansons, mais Jeeter raconte des histoires sur le meurtre de jeunes filles. Ils sont rejoints par un colporteur, qui tente de vendre à Jeeter des cartes postales coquines, mais Jeeter est plus intéressé par un long couteau, tandis que Curly envisage d’acheter un ensemble de coups de poing américains. Jeeter fait preuve d’un profond mal de vivre et on comprend qu’il convoite Laurey. De ce fait, la tension va augmenter lorsque Jeeter interroge Curly sur la raison pour laquelle il était venu à la ferme plus tôt et que Curly finit par admettre son intérêt pour Laurey. Jeeter, jaloux, saisit son arme et tire dans le mur du fond. Quelques instants plus tard, Laurey et Tante Eller franchissent la porte en courant.

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Décor conçu par Raymond Sovey pour «Green Grow the Lilacs» de Lynn Riggs. Une production de la Guild Theatre, 1931.
(Franchot Tone, June Walker, Ruth Chorpenning, Helen Westley, Tex Cooper).
Billy Rose Theatre Division, The New York Public Library - The New York Public Library Digital Collections. 1931.

Après l’entracte, la scène 4 se déroule sur le porche de la maison du vieux Peck, où la fête bat son plein. Curly arrive avec Tante Eller. Laurey, accompagnée d’Ado Annie, vient avec Jeeter, qui essaie de s’imposer à elle. Elle en prend peur et le congédie de son travail à la ferme avant de s'enfuir pour retrouver Curly. Voyant sa chance, Curly lui demande de l'épouser, et elle accepte.

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Scène des meules de foin conçue par R. Sovey
Billy Rose Theatre Division, The New York Public Library - The New York Public Library Digital Collections. 1931.
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June Walker (Laurey) sur la botte de foin
© NY Public Library Digital Collections. 1931. - Billy Rose Theatre Division, NY Public Library

La scène 5 se déroule un mois plus tard, dans un champ de foin, alors que Curly et Laurey retournent à la ferme des Williams après ce qu’ils espéraient être un mariage secret. Mais rien n’est secret et ils ont droit à un «shivaree» (ce que Riggs choisit d’abord être le titre de la pièce), une vieille coutume de l'Oklahoma où les villageois font passer une série d’épreuves aux jeunes mariés avant de les autoriser à passer leur nuit de noces… Ici, ils leur lancent des poupées de paille. Jeeter y voit une possibilité de vengeance en mettant le feu au champ de foin. Jeeter arrive portant une torche enflammée. Lui et Curly se battent et Jeeter tombe sur son couteau et meurt. La scène se termine avec Curly décidant de se livrer au Marshal (Cord Elam dans l’édition de 1931).

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De g.àdr.: Tex Cooper (Old Man Peck), Helen Westley (Tante Eller Murphy)
et Franchot Tone (Curly McClain)
© NY Public Library Digital Collections. 1931. - Billy Rose Theatre Division, NY Public Library

La scène 6 se déroule trois nuits plus tard, à nouveau dans la pièce avant de la ferme des Williams. Tante Eller, Ado Annie et Laurey songent aux terribles événements qui viennent de se dérouler. Curly apparaît. Il s’est évadé de prison la veille de son audition, pour passer la nuit avec Laurey. Les hommes le poursuivent jusqu'à la ferme, mais Tante Eller les convainc de laisser enfin le couple passer leur nuit de noces avant de se rendre le matin.

La pièce se termine alors que nous entendons Curly chanter de la chambre une chanson qu’il avait chantée dans la scène 1 en étant mis de côté par Laurey, avec le refrain «Green grow the lilacs, all sparkling with dew…»