L’une fuit sa maison de retraite,
l’autre sa famille.
Louise Rocco et Marie-Hélène Remacle

L’essentiel est de fuir. Ces deux malaimées que tout oppose font du stop au même moment et au même endroit. D’abord concurrentes, elles vont peu à peu devenir des complices. Entre fou rire et tendresse, la bonne humeur contagieuse de ces héroïnes nous emmène sur le chemin de la vie.

Personne ne sait où elle est ma place!
Margot et Claude se la disputent, cette place au bord de la nationale. Il est trois heures du matin: les pouces levés, les deux femmes tentent leur chance. Les amateurs de stop pourront certifier qu’à moins d’avoir une bonne étoile, en cette nuit d’été, les deux rivales n’iront pas bien loin… "Je joue ma vie ! – moi c’est du sérieux"... Elles finissent par avouer la raison de leur présence incongrue: Margot est partie après les 18 ans de sa fille, "20 ans de guerre des nerfs, 20 ans de résistance" ; et Claude fuit la vie moche et ennuyeuse des Glaïeuls, sa maison de retraite "où il ne pousse que des chrysanthèmes".


On ne racontera pas les péripéties de leur rencontre, ni la façon dont, après s’être détestées, elles finissent par s’épauler et se lier d’affection, au fil de tribulations qui font constamment rebondir une action conçue en neuf tableaux. Louise Rocco y joue son rôle (le 125e aux Galeries !) avec une énergie trépidante et fofolle, Marie-Hélène Remacle est sa partenaire endiablée et contrastée. Elles ont été mises en scène par David Michels avec invention et poésie. Les décors de Francesco Deleo respirent la fantaisie et la fraîcheur. Les deux comédiennes ont fait un triomphe le soir de la première.

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La Libre Belgique - 29/3/2012 - Jacques Feanck

On sourit des bévues et des humeurs des fugueuses apprenties, obligées de se serrer les coudes malgré leur personnalité antinomique.
(…) Avec "Fugueuses", Louise Rocco signe sa 125e pièce sur le plateau des Galeries, un record pour celle qui a fait ses débuts en 1965 ! Pourtant, elle n'a absolument rien perdu de sa fraîcheur et de sa verve dans ce rôle de senior hédoniste, gourmande et pétillante. Face à elle, Marie-Hélène Remacle est une belle boule d'énergie aussi. La mise en scène de David Michels chausse de souples espadrilles à cette pièce randonneuse, appuyée par de très simples et efficaces panoramas sur un écran géant en fond de scène. Bref, la balade est souriante, légère. Et ça fait du bien parfois !

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Le Soir - 28/3/2012 - Catherine Makereel

Elles sont excellentes toutes deux, remarquablement installées dans la peau de leur personnage.
Elles nous font rire durant tout le déroulement de la pièce (neuf tableaux). Elles se retrouvent dans des situations inénarrables, nous faisant passer du rire aux larmes. Rien que de les voir avaler un sandwich sur une tombe dans un grand cimetière apparemment abandonné, c'est déjà irrésistible.
Tout comme de voir Marie-Hélène Remacle traire une vache…
David Michels a réalisé une mise en scène faite d'amitié et de naturel, toute simple, sans chichis, donnant la priorité à ses deux actrices.
C'est du bon théâtre, ce n'est pas une comédie de boulevard, c'est bien plus éloquent et intéressant. Une belle fin de saison !

Cinemaniacs - Roger Simons