" Quand un embouteillage devient un moment hilarant ! "
La Libre Belgique

Qui n’a jamais connu un monstrueux embouteillage? Genre: feux en panne rue de la Loi, accident carrefour Léonard, renversement de chargement à Grand Bigard, travaux sur l’autoroute vers Ostende, Tunnel Léopold II fermé à la circulation et manifestation des métallurgistes de la Rhur dans le bas de la ville…

Imaginons maintenant un Taximan et son client obligés de partager quelques longues minutes ensemble… Et si le client avait envie que le chauffeur lui raconte une histoire? Et si un simple trajet pouvait nous emmener plus loin que prévu? Surtout si on ne roule pas !!!!

Après ce spectacle, vous ne traverserez plus jamais un bouchon de la même manière!!!


Encore fallait-il y penser ! Ecrire une pièce de théâtre à deux personnages sur les difficultés , non seulement de la circulation automobile, mais aussi sur le gigantesque problème de l’embouteillage . C’est un travail auquel se sont livrés Bernard Cogniaux et Christian Labeau, deux excellents comédiens belges que nous applaudissons souvent sur nos scènes belges.

C’est une réussite totale que ce spectacle rempli d’humour, de fantaisie, de bon sens, de chaleur humaine et de poésie.

Les deux acteurs ont écrit certains textes, entre autres celui qui provoque la rencontre de deux hommes qui au départ n’ont rien en commun. L’un est chauffeur de taxi( B.Cogniaux) , l’autre homme d’affaires.

L’un emmène l’autre dans son taxi, bloqué sur la petite ceinture du ring vers Anvers ou du carrefour Léonard ou de la E 411, peu importe , la situation est la même partout. Imaginez un taxi bloqué pendant plus d’une heure dans un bouchon. Le chauffeur et son client vont-ils se parler ? Que vont-ils se raconter ? Des histoires – blagues ou des histoires vraies ? Un simple trajet peut vous emmener plus loin que vous ne le pensiez ! Cela vous est peut-être arrivé un jour…

La particularité de cette pièce, dont le décor représente l’intérieur d’un taxi où l’on perçoit quatre sièges, se joue à deux comédiens, mais chacun dans leurs monologues. De très courts dialogues les réunissent tous deux, qui permettent de procéder aux enchaînements des séquences -histoires .Astucieux !

La pièce commence avec l’entrée « en taxi « de Bernard Cogniaux , qui prévoyant , a emmené thermos, sandwiches , eau… Le rire éclate dès la première mimique de l’acteur… L’autre personnage ( Christian Labeau, le client) prendra place dans le taxi quelques minutes plus tard… Ces premières scènes sont corsées de commentaires venant de la radio de bord( parodie des infos circulation rtbf ) faits sur les bouchons qui persistent un peu partout dans la zone de Bruxelles..

Plutôt que de râler sur leur sort, les deux hommes vont se confier des histoires qu’ils ont vécues ou imaginées ! Partant du plus grand comique, celles-ci prennent la direction de l’insolite , du surréalisme belge et surtout de la poésie , une poésie faite de mots du langage simple et familier…Vous ferez la connaissance de Renaud, Geneviève, Peter, Achille, Hector, d’un chinois et d’un grec , d’un tzigane et d’autres encore… Et vous apprendrez la signification de cette pub « le…gnac » !

Nos deux comédiens – concepteurs du spectacle, ont fait appel à quelques-uns de nos écrivains belges dont nous découvons la plume pour certains, le ton pour d’autres : S.Benni « Le bar sous la mer » , M.Tournier« Médianoche amoureux » , I.Calvino « Marcovaldo », A.Van Crugten « Personnes déplacées » , E.Brune« Fissures » , T.Gunzig « Le plus petit zoo du monde » et F.Dannemark « L’année nouvelle » , ouvrages publiés aux éditions Acte Sud, Folio, 10/18, L’Age d’homme, L’harmatan , Au diable vauvert et Canevas.

Bernard Cogniaux et Christian Labeau méritent tous nos bravos pour la réalisation de leur spectacle produit par la Compagnie Alter Ego, et aussi pour leur grand talent de conteur. Ils ont l’art de distiller le texte avec un tel bonheur, une telle vérité.
Bravo également à la directrice de ce café-théâtre , Huguette Van Dyck, d’avoir eu la bonne idée de programmer cette pièce en tout début de l’année nouvelle.

Voilà une soirée que l’on passe dans la joie, le ravissement et le bonheur du toucher de notre imaginaire, de nos fantasmes, de nos souvenirs…





Roger Simons,

Coinemaniacs - Roger Simons

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