Le second spectacle de la plus grande humoriste belge

"Qui a dit faible?" aurait pu s'appeler "Le Cid"… mais ça existe déjà! De l'extrême gauche à la priorité de droite, des hauts de forme à la basse classe, en long, en large et en diagonale, "Qui a dit faible?" s'amuse à ausculter, analyser, disséquer et grossir les petites manies, les petits défauts, les petites maladies, bref toutes ces tendres faiblesses qui font l'homme. Et la femme.


Après avoir «Dis Oui!», la jeune comique récidive et se demande «Qui a dit faible?»

Dès qu'une nouvelle comique se profile à l'horizon, la curiosité s'en mêle. Surtout quand celle-là se conjugue au féminin et tend à s'inscrire dans la lignée des Lemercier, Robin ou Bibot.

Seule en scène, et après avoir déjà «Dis Oui !», Virginie Hocq récidive. En se demandant quel est le goujat «Qui a dit faible?» Après avoir remercié une kyrielle, d'hommes bien sûr, qui l'ont aidée pour ce «one woman show», la voici prête à nous raconter l'histoire revisitée de «Jésuse de Nazareth». La comédienne, rompue à La Ligue d'Impro, où elle fut sacrée jouteuse la plus étoilée et la plus plébiscitée en 2002, poursuit l'exercice à l'envi jusqu'à imaginer Jésus en Bruxelloise bourrée à la gueuze, plutôt convaincante. On la préférera encore en guide polyglotte, qui parle flamand comme une vache andalouse, et raconte la Joconde, cette Mona Lisa qui «heeft probableert met Julien Médicis gecoucheerd».

Le tout, en tailleur sombre, strict et élégant qui ne l'empêchera pas de «péter les plombs» à la venue du troisième groupe, photographiant sans vergogne, les chefs-d'oeuvre dont l'harmonie des couleurs est tant vantée. La jeunette ne manque ni de verve, ni de piquant. Drôle, elle l'est assurément. Sans rien inventer de vraiment neuf au registre, difficile, du spectacle humoristique, elle réussit cependant à faire passer les personnages qu'elle incarne comme les effets dont elle use.

Tantôt actrice spécialisée dans le rôle de l'assassinée, par étranglement, noyade ou fusillade; tantôt dans celui de fleuriste uccloise raciste, Valérie Hocq peut aussi jouer une Juliette candide au bras d'un Roméo improvisé. Maris jaloux, s'abstenir.

Grinçante quand il le faut, elle interpelle aussi lorsqu'elle caricature une présentatrice de «reality show» se prenant pour une psychanalyste freudienne voire lacanienne, loin de la réalité mise en abîme. Les manies de chacun sont passées au crible fin dans les textes de Patrick Ridremont, mis en scène par Olivier Leborgne.

Finalement, selon la formule consacrée, l'artiste conseille de parler du spectacle aux amis, si on l'a aimé; aux ennemis si... On connaît la suite.

La Libre Belgique - 17/2/2003 - Laurence Bertels

Retour à la page précédente