" Suzy Falk ?
Ce n'est pas du carton, c'est un géant ! "
Julos Beaucarne

Qui ne connaît pas l’actrice Suzy Falk?

Ce petit bout de femme tient le devant de la scène depuis la fin de la guerre et nous a émerveillé dans des dizaines de rôles… Elle vient de fêter ses soixante ans de scène. Elle a été un des piliers du Théâtre National à la grande époque de Jacques Huisman. Elle y a entre autre joué «Mère courage» de Bertold Brecht.

Mais le plus important, quand on a le plaisir de la connaître et de la fréquenter, c’est la femme Suzy Falk.


On ne saura pas grand-chose de l'enfance de Suzy, car elle n'en a retenu que quelques bribes. A peine de quoi noircir une demi-page! Dieu sait pourtant si on souhaiterait en connaître davantage sur cette petite fille au regard chargé de paysages intérieurs. A-t-elle cinq ou six ans sur la photo sépia ou on la découvre, intemporelle et grave, porteuse déjà de mystère et de contradictions?

Quiconque connaît de près ou de loin la comédienne sait qu'elle abrite une générosité peu commune dont profitent bêtes, plantes et gens: elle donne, elle donne, sans calculer ses fruits, proclame son pote Julos, tout attendri en évoquant son amie, et l'on revoit, dans le même instant, le visage de cet autre vieux complice - Jacques Lippe! - qui s'était éclairé de semblable manière…

A la fois souveraine et esclave d'une maison qui lui ressemble - et parfois la dépasse - ou l'on ne sait plus très bien qui dépend de qui, ou de modestes tiges ont pris des allures de lianes, et ou trois chats locataires n'en font qu'à leur tête (salut Psipsina, Moustache et Pisseur!). Suzy, coopérante enfin (l'idée d'une monographie lui semblait complètement farfelue), fouille dans sa mémoire et ses archives.

Née au bord du Rhin (Düsseldorf), au mois des sagittaires (un 23 novembre), elle se souvient avoir grandi heureuse auprès de ses parents. On découvre ceux-ci dans un médaillon d'époque, souriants, confiants l'un envers l'autre, comme si cela allait de soi. Enfance sans problème donc, des jeux endiablés, quelques égratignures, des prouesses à patins à roulettes et en luge, les hivers étant souvent blancs en Allemagne à cette époque. Puis, sournoisement, un univers qui bascule.

Lors de promenades avec son père sur les berges du fleuve, Suzy entend, sans bien comprendre, d'étranges couplets: «Quand le sang des Juifs coule en bas des couteaux, la vie est beaucoup plus belle.» C'est la Hitlerjugend qui chante avec fougue. Une autre fois, debout sur un appui de fenêtre, elle est intriguée par des jeunes gens qui marchent au pas…

Devant la victoire nazie, la famille Falk, d'origine juive, se réfugie à Bruxelles, dès 1934. Parvenu à s'évader d'un camp de concentration, deux ans plus tard, Max, le frère aîné, arrive à pied par la frontière belge. Mais la peste brune prend de l'ampleur. Conscient du danger, le père de Suzy introduit une demande d'immigration aux Etats-Unis. Trop tard, hélas! Il est terrassé par une crise cardiaque, en 1939.

Lorsque les troupes allemandes envahissent la Belgique, le 10 mai 1940, Suzy et sa mère se trouvent coincées dans la capitale. L'armée belge vient de faire sauter les ponts qu'elles auraient du emprunter pour rejoindre la gare du Midi ou Max leur a fixé rendez-vous. Les ayant attendues en vain, il fuit sans elles en Grande-Bretagne, par le dernier bateau, avec son épouse anglaise, qui a heureusement pu garder sa nationalité.

Après l'arrivée des Allemands, plus question de quitter la ville. Nous nous sommes terrées dans l'appartement, Maman et moi (il n'y avait rien d'autre à faire), sachant que, tôt ou tard, la Gestapo viendrait. Prévoyante, Maman avait tout mis en œuvre depuis des mois pour essayer de nous sauver. S'étant procuré faux certificats de maladie et fausses cartes d'identité, elle avait cache ces dernières dans les sangles des fauteuils.

Puis nous avons tenté de retrouver une vie normale, dans la mesure du possible, malgré une étoile jaune sur la poitrine et la peur permanente d'être prises dans une rafle. J'ai trouvé du travail à l'h6pital d'Ixelles qui avait ouvert une section réservée aux Juifs. Nous gardions le plus longtemps possible les malades, les personnes âgées et les femmes enceintes, dans l'espoir qu'elles ne seraient pas envoyées en déportation car, jusqu'en 1943 environ, ce n'était pas systématique. Mais, au fur et il mesure que la défaite de l'Allemagne devenait probable, la chasse aux Juifs prenait de l'ampleur.

La nuit du 11 au 12 octobre 1943, branle-bas de combat: la Gestapo surgit dans l'immeuble pour arrêter une famille, sur le palier d'en face. Comme cette famille nous dénonce, la Gestapo pénètre dans notre hall et y découvre nos vêtements… L'étoile y est accrochée… Maman et moi, sommes jetées dans les caves de la Gestapo, avenue Louise. Nous savions que c'était l'antichambre du camp de Malines, le centre de regroupement en Belgique des déportés. Nous étions des dizaines dans cette cave, dont de nombreux enfants,à piétiner dans les excréments. Impossible de s'asseoir. Nous sommes restées ainsi pendant vingt-quatre heures…

Puis, une chance incroyable: la Gestapo a examiné nos faux certificats de maladie qui spécifiaient que ma mère était cardiaque et moi tuberculeuse. Ont-ils eu peur d'être contaminés? Ont-ils estimé que ce n'était pas la peine de déporter des individus de toute façon condamnés? Moi je dis que, vu notre nombre, ils ont été débordés et nous ont ainsi rejetées sur le trottoir.
Nous sommes alors retournées à l'appartement ou, nouvelle chance, la police allemande n'avait pas encore perquisitionné mais seulement posé des scellés. Nous les avons brisés pour récupérer nos faux papiers de survie (fausses cartes d'identité belges) et Maman s'est cachée chez un boulanger de l'avenue Bockstael où elle a attendu la fin de l'Occupation, pendant plus d'un an, dans une minuscule pièce derrière le four à pain. Elle n'en est sortie qu'une ou deux fois la nuit, quelques instants. Quant à moi, j'ai vécu au jour le jour, dormant généralement dans ma cave (la maison, 230 bd de Smet de Naeyer, formant le coin de la rue de l'Héroïsme, possédait un abri antiaérien et deux entrées), ou chez des amis. Jamais deux nuits de suite au même endroit...


Sans doute ne sort-on pas indemne de cette horreur inqualifiable mais, chose étonnante, Suzy n'a pas la haine au cœur, se révélant par là-même beaucoup plus "chrétienne" que d'aucuns qui prônent les Evangiles, sans les suivre! En ce qui la concerne, elle ne se revendique d'aucune étiquette. Tout au plus, évoque-t-elle avec respect son origine juive et l'éducation qu'elle a reçue. De l'une, elle a retenu certains préceptes: On ne jette pas le pain! Lorsqu'on s'étonne de sa droiture, de sa générosité rares, elle s'exclame: Je n'y suis pour rien, j'ai été élevée comme ça!


* * *

Consacrer une monographie à Suzy, c'est prendre des risques, celui d'être "en-deça", ou "à côté"!

Peut-on traduire en mots ce qui charme par le geste et par le son? Et n'est-ce pas limiter le talent, par excellence abstrait, que de lui coller des adjectifs trop précis? Pas facile non plus de se débrouiller avec quarante-cinq ans de carrière quand on ne dispose parfois, pour seuls documents, que d'une photo, d'un texte, de quelques extraits de presse, ou d'un vague souvenir - rarement du tout!

C'est qu'elle n'a pas le culte de sa personnalité, Suzy! Son passé n'est pas classé, rangé, étiqueté, prêt pour les archives de la postérité…
Si l'on pouvait mettre, bout à bout, tous les personnages incarnés, cela ferait une bien jolie ronde! Si l'on s'amusait il mélanger tous les textes, cela créerait une sorte de langage universel. On a avancé les chiffres les plus fantaisistes sur le nombre de rôles interprétés. Pour le théâtre: 150 ont été dénombrés avec certitude. N'ont pas été pris en considération ceux, multiples, des spectacles de vaudeville, d'opérette ou de cabaret, ni les prestations radio, télévision ou cinéma, qui feront l'objet d'un chapitre distinct.

S'il est une comédienne en Belgique qui a TOUT joué, c'est bien Suzy. On ne le répétera jamais assez. Qui peut se vanter d'avoir il son actif autant de pièces, parmi les plus engagées, les plus drôles, ou les moins drôles? Les plus difficiles, ou les plus anti-conformistes? Ou les plus rébarbatives? Sans compter les pièces casse-cou, celles qui ne mettent pas en valeur.

LA PETITE VILLE (Th. Wilder) TNB 1948-49
avec Marcel Cornelis (Photo Hensler)


Quelle autre artiste que Suzy aurait accepté de s'enlaidir, comme elle l'a fait dans LA VIEILLE FOLLE, de Nadine Monfils, décriée par la plupart? Qui d'autre, sinon elle, aurait défendu la pièce contre vents et marées?

Suzy Falk, c'est la libre drôlerie, la fantaisie sans freins, la gouaille incarnée. Et c'est aussi - un peu - la comédienne à tout faire du théâtre belge
A.P. Soir Illustré, 28 octobre 1965

LA LOCANDIERA (Goldoni) Th de Poche 1957-58
Avec Anne-Mrie Pellegrim et Madeleine Rivière (Photo Cayet)


Quelques années plus tard, un journaliste de Pan écrit à peu près dans les mêmes termes (au sujet du "Bilan théâtral 1976-77") :

Suzy Falk, on dirait qu'on songe a elle lorsque se présente un rôIe dont personne ne veut… Elle est un peu la comédienne des "missions impossibles"… Chaque fois, elle s'en tire…
PAN

Après avoir suivi des cours chez André Gobert et André Berger, Suzy fait ses débuts à l'Etincelle avec une troupe d'amateurs (elle renouera avec ce théâtre 40 ans plus tard pour y monter LE CANARD A L'ORANGE) et participe aux tournées de Ramon Berry, celles de Lucy Roy, de Marcel Josz, de René Picolo, de Jane Tony et de bien d'autres.

LES FAIBLES FEMMES (A. Tchekhov)
Th de l'Equipe 1960-61
Avec Marcel Fontaine


Elle aboutit ensuite chez Jacques Huisman, directeur du tout jeune Théâtre National (qui succède aux Comédiens Routiers), qui lui propose le rôle de la fille de vaisselle, dans ONDINE, de Giraudoux (saison 1946-47) : «Je suis la fille de vaisselle… Mon corps est laid, mon âme est belle. J'ai les offices les plus bas. Ma gloire est repriser les bas… »
Une silhouette chétive et disgracieuse s'est avancée devant les Juges: «Je vis de pain, de beurre rance. Mais de haut rang est ma souffrance…» Un seul poème, pas grand-chose, mais une présence.
Déjà!

Quant à Suzy Falk, sa trop brève apparition dans le rôle de la fille de vaisselle fut la plus réussie de la pièce.
A. Hubert, Avenir du Luxembourg

ONDINE (J. Giraudoux) TNB 1946-47
Avec Marcel Berteau, à l'extrême droite (Photo Hensler)


Une autre expérience attend la comédienne: celle de remplacer au pied levé Jacqueline Huisman, victime d'un accident, et qui tient le rôle d'Ondine. Comme elle a assisté à toutes les répétitions, Suzy connaît le texte par cœur.
Du personnage le moins séduisant de la pièce, elle passe sans transition dans la peau du plus féerique! Cela ne se fait pas sans mal: les machinistes doivent la pousser sur scène!

A propos de trac, Suzy, tu connais?

Je ne l'ai généralement que pour les petits rôles car, à peine entrée en scène, on en est déjà sorti. Si on rate "ce peu", c'est vraiment foutu! Par contre, pour MERE COURAGE, qui était un mastodonte à porter, de même que pour NI CHAIR NI POISSON, je n'ai jamais éprouvé la moindre angoisse. J'avais tellement bien préparé mes personnages, que tout le monde a dit qu'ils me collaient à la peau. Juste avant d'entrer en scène, on a bien sur le cœur qui cogne: dong, dong, dong… Mais dès qu'on pénètre sur le plateau et qu'on sent le public, on n'y pense plus.

Multipliant les efforts pour se vieillir, la comédienne incarne une duègne entremetteuse, faussement dévote, dans RUY BLAS, de Victor Hugo (Théâtre National, saison 1947-48). La basquine qu'elle porte, malgré qu' elle soit sévère et sombre, camoufle mal sa jeunesse! Le règne des rides et des faux nez a commencé pour elle, en même temps que la plus impitoyable des écoles de théâtre: celle des compositions. On sait qu'elle y excellera.

OTHELLO (Shakespeare)
TNB 1946-47 (Photo Hensler)


Je pense le plus grand bien de Suzy Falk. A deux points de vue: c'est une grande professionnelle, qui a la volonté de faire les choses il la perfection, et une excellente camarade. Elle a incarné de façon magistrale Mère Courage, un des grands rôles du répertoire international, ainsi que Madame Peachum. A eux seuls, ces deux rôles consacrent une comédienne.
Jacques Huisman, fondateur du Theâtre National de Belgique

Lorsqu'elle est sur scène, Suzy joue "avec" ses partenaires, et non pas "à côte d'eux", ou "contre eux". Ce qui est moins évident qu'il n'y paraÎt.

Et lorsqu'il lui faut créer un personnage, elle le porte d'abord en elle, comme s'il s'agissait d'un enfant, attentive au moindre mouvement, à la moindre progression. Elle le fait jusqu'à la migraine, jusqu'à l'inconfort. Jusqu'à parfaite maturation.

Il faut toute une vie pour savoir à peu près ce que l'on sait…

LA TOUR EIFFEL QUI TUE (G. Hannoteau)
Th de Poche 1951-52, avec Maurice Sévenant (Photo Cayet)


Notre actrice qui fut de bien des expériences théâtrales (le tout début du Théâtre National, celui du fameux Théâtre de Poche, alors chaussée d'Ixelles, qui fit un malheur en son temps avec la création en Belgique de pièces d'Eugène Ionesco, le Théâtre de Quat'Sous, les spectacles enjoués du Vaudeville, de l'Alhambra, du Théâtre de la Bourse, aujourd'hui disparus, le Théâtre pour Enfants de Renée Fucks et Jacques Dorval, celui des marionnettes à gaines de Suzon Gohy et Jean Gerardy, les pièces montées par Martine Wijckaert - l'aventure de la Chapelle de Neder-over­Hembeek pour FASTES D'ENFER, ou celle du Sheraton pour Y ANULKA, jouée dans des caves où étaient déversés de vieux W.C., de vieux matelas, etc., les tournées héroïques du Welfare dans les décombres de l'Allemagne vaincue, etc., etc.) a été marquée par la personnalité d'un homme étonnant: Fernand Piette. Bourré d'idées et d'idéal, il souhaitait "porter le théâtre au peuple". Et il le fit:

On jouait chez Piette (Théâtre de l'Equipe) dans des circonstances invraisemblables! Sur des estrades qui n'avaient parfois pas deux mètres carrés, dans des bleds impossibles, ou l'on se rendait dans de vieux autocars. On s'habillait dans des caves à charbon, inondées parfois par la crue d'une rivière. On devait passer par un jardin, gravir une échelle de poule, traverser une plate-forme pour arriver sur le "plateau". C'était la conquête de l'Ouest! Piette était un homme impossible! Combien de fois en sommes-nous presque venus aux mains! Je l'adorais! Et il m'aimait! Je lui dois beaucoup.

En 1961, voulant se prouver qu'elle peut faire autre chose que du théâtre, Suzy s'embarque pour les Etats-Unis, quand la rencontre d'une réalisatrice de télévision de Québec (Hélène Roberge) fait dévier son itinéraire: elle lui demande de présenter et d'animer l'émission de la Saint­Valentin, et d'en choisir le programme. Suzy téléphone aussitôt à Bruxelles (à Michette Lelong) pour qu'on lui expédie des textes et reste plus d'un an et demi au Québec ou elle expérimente divers boulots: décoration d'étalages ("Au Mobilier international"), vente d'antiquités…

Elle devient aussi scripte puis assistante-réalisatrice à Radio Canada (en direct) pour une émission intitulée "Dans les rues de Quebec". Une pièce de théâtre quand même, BOEING-BOEING, qu'elle joue avec des amateurs au Festival de la Jeunesse de Winnipeg. Mais sa mère se fait âgée et se languit d'elle… Fin de l'escapade!

Télévision de Québec, 1981
Suzy entourée e.a. de Jacques Lecot et Hélène Roberge


Une autre facette de la vie professionnelle de Suzy est liée à l'enseignement. Cinq étés durant, elle donne cours à l'Académie de Neufchâteau et deux ou trois ans à Parallax; si ses engagements au théâtre le lui avaient permis, elle se serait consacrée davantage à cette véritable passion.

Pas question de manquer l'atelier d'improvisation et d'interprétation que Suzy Falk conduit avec Pierre Fox. Suzy - comme l'appellent ses "amis" stagiaires - parvient à décrisper les plus timides. Ciel, quel tempérament!
M.J., Le Soir, août 1981

* * *

Il Y aurait mille choses encore à raconter sur toi, Suzy! Que tu t'es consacrée au cabaret littéraire. Qu'on t'a applaudie, par exemple, à la Cantilène, dans un répertoire Aristide Bruant. Qu'on t'a vue Grand-Place dans "Bruxelles des Poètes", un spectacle monté par Charles Kleinberg (en 1979), comme dans des dizaines de compositions sur lesquelles on voudrait s'étendre:

Celle de Mlle Chevredent, par exemple, secrétaire particulière du Président de l'Office des grands et petits Inventeurs, dans l'APOLLON DE BELLAC, de Giraudoux, qui essuie des remarques bien peu flatteuses: « (…) Parce que vous étiez laide, j'ai eu le faible de vous croire généreuse… Parce que vous avez une moustache, j'ai cru que vous aviez du cœur! »

Ou celle de Mlle Supo, éprise de son patron, un parolier à succès, dans ORNIFLE, d'Anouilh. Tu y fus, paraÎt-il, étourdissante, hystérique, romanesque et jalouse à souhait!

D'autres personnages sortent de l'ordinaire:

Joséphine, la Folle de la Concorde, dans la FOLLE DE CHAILLOT, de Giraudoux, qui, se croyant très respectable, s'exprime de façon autoritaire et emphatique: «Pas de flagornerie!... Pas de faux-fuyants. Répondez!... Au fait, Président… » Dommage que tu ne te souviennes plus de ton accoutrement!

Madame Turcaret, dans TURCARET, ce chef-d'œuvre d'impertinence et de drôlerie de Lesage, qui refuse de moraliser pour laisser le spectateur juger par lui-même.

L'Impératrice Julie, épouse de ROMULUS LE GRAND, qui donne le titre de ce spectacle insolite que Dürrenmatt qualifie lui-même de "comédie historique anti-historique". On t'y découvre, coiffée d'un turban, l'air noble et hautain.

La Mère de Silvestro, dans une pièce sur les conséquences du pouvoir, d'Elio Vittorini, CONVERSATION EN SICILE, ou ton interpré-tation, puissamment intériorisée, bouleverse.

CONVERSATION EN SICILE
Th. Du Rideau de Bruxelles 1976-77


Maryvonne, l'habilleuse de CHANGEMENT A VUE, de Loleh Bellon.
Mais je voudrais aujourd'hui applaudir tout particulièrement Suzy Falk qui incarne le personnage peut-être le plus merveilleux de la pièce, l'habilleuse, avec une vérité et un humour exceptionnels
J.L., La Cité

CHANGEMENT A VUE (L. Bellon)
Th Royal du Parc 1979-80
Avec Roger Dutoit


Frade, un rôle chaleureux et tendre, dans DIBOUK, monté par Moshe Leiser aux Brigittines dans des circonstances très difficiles (les comédiens arrivaient de l'extérieur par un temps exécrable).

La Mère Croce Azzara, dans LIOLA, de Pirandello:
Suzy Falk est vraiment la matrone exubérante, véhémente qui, sous des gestes grandiloquents et des coups de balais fougueux, cache une fine rouerie campagnarde.
Forum











LIOLA (L. Pirandello)
Th du Rideau de Bruxelles 1973-74
Avec Georges Mony


C'est vrai que tu n'as pas l'air tendre sur les photos!

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