" Michel Kacenelenbogen fait palpiter cette histoire simple et belle "
La libre Belgique - Philip Tirard

Ce spectacle est l'un de nos plus beaux coups de cœur. Il s'agit bien sûr de l'un des textes les plus poignants d'Eric-Emmanuel Schmitt mais ce qui nous semble fantastique, c'est que, malgré l'émotion omniprésente, l'on passe son temps à rire. On doit cette alchimie réussie à deux artistes: Michel Kacenelenbogen, le comédien, et Olivier Massart, le metteur en scène.


Depuis quarante ans, Monsieur Ibrahim est l’Arabe de la rue Bleue. Pourtant, il n’est pas Arabe, mais la rue Bleue ne l’est pas non plus. C’est un quartier du Paris populaire où se côtoient Juifs et Arabes, épiceries et maisons de passe.

Moïse, onze ans, y fait ses courses, ses classes. Délaissé par un père absent, abandonné par sa mère, il trouve chez Monsieur Ibrahim l’épicier, chaleur, attention et tendresse; les racines dont on l’a privé.

Le nez dans son Coran davantage que dans sa caisse enregistreuse, Monsieur Ibrahim n’a pas les yeux dans sa poche. Il sait. De cette sagesse immémoriale, qui franchit les âges et les cultures.

Il sait que celui qu’il appelle Momo n’est pas Mohammed mais Moïse, le petit Juif, l’enfant à sauver. Par-delà les différences. Après tout, n’est-il pas l’Arabe lui qui est Turc?

«Arabe, ça veut dire ouvert de 8 heures du matin à minuit même le dimanche.»

Le vieil homme et l’enfant sont seuls dans l’existence, et vont s’apporter l’essentiel par-delà les préjugés de l’âge et de la culture; à savoir l’affection.

Imprégné de sagesse soufie, Ibrahim sera un initiateur et un guide sur le chemin de la vie tandis que Momo accompagnera le vieil homme vers sa dernière demeure.


CREATEURS
AuteurEric-Emmanuel Schmitt 
Mise en scèneOlivier Massart 
AssistanatMarie Biron 
ScénographieOlivier Waterkeyn 
MusiqueQuentin Dujardin 
AVEC
Michel Kacenelenbogen 
Une production du Théâtre Le Public

Mis en scène par Olivier Massart, dans une scénographie dépouillée mais puissamment allusive d'Olivier Waterkeyn - un plateau circulaire agrémenté d'une colonne Morris et d'un banc en forme de croissant de lune -, Michel Kacenelenbogen fait palpiter cette histoire simple et belle avec un don d'enfance qu'on ne lui avait pas encore vu en scène. Capté dès les premières syllabes, le public ne décroche plus pendant cette heure et demie au cours de laquelle Momo entre dans sa vie d'homme et Monsieur Ibrahim arrive au terme de la sienne.

Consulter article complet

La Libre Belgique - 12/5/2006 - Philip Tirard

Raconté sur le mode du conte philosophique, avec zeste d'humour et pincée d'esprit, ce solo joliment peuplé par Michel Kacenelenbogen nous emmène d'une petite rue Bleue de Paris aux virevoltants derviches du Croissant d'Or, de la naissance d'une complicité improbable à la consolidation d'une relation espiègle et tendre entre un musulman soufi et un jeune Juif.

Consulter article complet

Le Soir - 4 avril 2006 - Catherine Makereel

Autant l'adaptation cinématographique avec Omar Sharif m'avait faiblement séduit autant la performance de Michel Kacenelenbogen, mis en scène par Olivier Massart, donne une évidence à ce dialogue intériorisé. Kacenelenbogen joue l'homme, l'enfant et quelques autres personnages, comme s'il se racontait sa propre histoire. Curieuse supériorité du théâtre sur le cinéma, quand une conversation intime dépasse l'image réaliste du film.

RTBF - Christian Jade

Michel Kacenelenbogen triomphe avec Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. Justesse et émotion.

Le Vif/L’Express - Michèle Friche

Toute la presse :


Rien encore sur ce spectacle




Version pleine page (seule version disponible monde Apple)


Il y a des textes qu'on porte si naturellement en soi qu'on ne se rend même pas compte de leur importance. On les écrit comme on respire. On les expire plus qu'on ne les compose.

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran fait partie de ceux-là. Ecrit en quelques jours sur un coin de table pour faire plaisir à un ami, il s'imposa à moi sans bruit et sans effort. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'il connaîtrait tant de succès ni qu'il ferait le tour du monde ; encore moins que dans beaucoup de pays, je deviendrai désormais " l'auteur de Monsieur Ibrahim ".

Suite

 

Un grand maître Soufi disait: "Parler du Soufisme, c’est trahir le Secret, la vérité de l’expérience... mais ne pas en parler, c’est garder le Secret pour soi... et donc trahir le secret de l’Amour !" à quoi cet autre maître répondait "Ce que tu donnes est à toi pour toujours, ce que tu gardes est perdu à jamais !". Alors essayons…

Suite

 

Le soufisme est né à peu près en même temps que l'Islam (8eme siècle). La différence, qui le sépare de l'orthodoxie pure et dure, est son aspect ésotérique basé essentiellement sur les interprétations du Coran. L'islam sunnite des théologiens était basé sur une application rigoriste des lois, une intransigeance, voire une froideur. Les soufis, ainsi que d'autres philosophes hellénisants, se regroupèrent pour contrer ce courant qui manquait cruellement d'amour. Le soufisme se base sur l'amour en dieu et le développement de la compassion. Le soufisme est un courant ésotérique qui professe une doctrine affirmant que toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (exotérique ou zahir) et un aspect intérieur caché (ésotérique ou batin). Il se caractérise par une forme de renoncement aux biens matériels et une volonté de recherche de l'extase.

Suite

 

Le soufisme est reconnu par les quatre écoles juridiques (madhhab) sunnites et par les chiites comme une expression de la foi islamique. Cependant certaines confréries sont à la limite, voire sortent des limites de l’islam quand elles y amalgament des croyances extérieures. Dans ce cas, et bien que se réclamant de l’islam, leur membres se voient parfois refuser le titre de musulmans. Les Wahhabites et les Salafites refusent le soufisme dans son ensemble, en le considérant comme une innovation hérétique (bid`ah).

Suite

 

Extrait du texte "Monsieur Ibrahim ou les fleurs du Coran"
Publié aux éditions Albin Michel

On a fini dans les jardins secrets du Palais Royal où là, monsieur Ibrahim m'a payé un citron pressé et a retrouvé son immobilité légendaire sur un tabouret de bar, à sucer lentement une Suze-anis.

Je le regardais savourer sa Suze-anis.
- Je croyais que les musulmans, ça ne buvait pas d'alcool.
- Oui, mais moi je suis soufi.

Suite