Musical (1966)


Musique: John Kander
Paroles: Fred Ebb
Livret: Joe Matseroff

Set in 1931 Berlin as the Nazis are rising to power, it focuses on nightlife at the seedy Kit Kat Klub and revolves around the 19-year-old English cabaret performer Sally Bowles and her relationship with the young American writer Cliff Bradshaw.
A sub-plot involves the doomed romance between German boarding house owner Fräulein Schneider and her elderly suitor Herr Schultz, a Jewish fruit vendor. Overseeing the action is the Master of Ceremonies at the Kit Kat Klub which serves as a constant metaphor for the tenuous and threatening state of late Weimar Germany throughout the show.

La viabilité musicale et théâtrale de Cabaret est devenue une réalité quand Hal Prince et ses «boys», comme il aimait appeler ses auteurs, ont décidé d'utiliser le cabaret comme une métaphore de la société allemande. Prince est venu avec l'idée d’intercaler au milieu des scènes narratives des scènes se déroulant dans un cabaret qui commentent les événements affectant les personnages principaux. Masteroff, qui a imaginé le titre de la comédie musicale, a commencé à entrelacer les scènes narratives avec des séquences expressionnistes dans un nightclub. Avec l’adoption de cette approche inhabituelle, les auteurs ont transformé ce qui aurait pu être un livret traditionnel de musical en une forme hybride : concept-musical & book-musical.

Le narrateur dans Adieu à Berlin, Christopher Isherwood, décrit plusieurs des cabarets qu'il fréquente: la Troïka, Salome, Alexandre Casino, et le lieu où Sally travaille, le Lady Windermere.

Dans la version théâtrale, I Am a Camera, Van Druten a remplacé le champ panoramique de The Berlin Stories par un seul lieu, la pension de famille, excluant ainsi toute scène de cabaret, mais il y fait allusion. Dans la version cinématographique de la pièce I Am a Camera, Christopher et Sally se rencontrent au Lady Windermere. Hal Prince et Masteroff aurait pu avoir cette scène en tête, qui n'est pas sans rappeler le nightclub du film L'Ange bleu de Joseph von Sternburg (1930), lorsqu’ils ont imaginé le Kit Kat Klub. Dans les productions ultérieures de Cabaret, l'ambiance du cabaret est devenue de plus en plus débauchée, de la «débauche divine» du film de Bob Fosse à une «débauche torride» dans la version de Sam Mendes.

Fosse a tourné le film sur place en Allemagne et par soucis d’authenticité, notamment dans un cabaret particulièrement miteux. Sa caméra, avec ses angles bizarres et ses points de vue inquiétants, incarne à elle seule le point de vue du film. La production de Sam Mendes a transformé le théâtre – le Donmar Warehouse à Londres et le Studio 54 à New York – en vrai cabaret, et puis ce cabaret en une chambre à gaz nazie: le choc final d'une production déjà provocatrice.

La force dramatique de Cabaret repose sur l'efficacité de la métaphore du cabaret. Comme Scott McMillin l’observe: «La montée du nazisme semble avoir lieu dans une discothèque minable de Berlin». Le spectacle libidineux du Kit Kat Klub offre aux clients un répit temporaire aux contraintes de la vie quotidienne. L'atmosphère permissive est inoffensive jusqu'à ce que la propagande nazie commence à se glisser dans le spectacle Kit Kat Klub.

Comme on le souligne souvent, les chansons du cabaret sont des commentaires sur les scènes du livret. En vérité, les chansons sont plus que des commentaires; elles sont l’atmosphère même du musical. Et c’est cela qui importe plus que parfois le fait d’établir un lien direct entre ces chansons et les scènes du livret. Collectivement, les chansons du cabaret reflètent le déclin de l’Allemagne: tout commence par des situations moralement osées qui petit à petit sombrent dans une propagande politique raciste.


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